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    Une question d'hygiène

    GENEVE (AFP) -- Plus de 40% de l’humanité n’a pas accès à des toilettes convenables, ont dénoncé jeudi les Nations unies.

    « Chaque année, 15 millions de personnes meurent de maladies infectieuses », a rappelé l’assistant directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), David Heymann, à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau. « Si nous avions de bonnes infrastructures d’eau et d’assainissement, nous pourrions réduire d’un seul coup ce chiffre de 2 millions, celui des enfants qui meurent des suites de diarrhées », a-t-il estimé devant la presse à Genève.

    La question des toilettes est restée négligée trop longtemps dans de nombreux pays, alors qu’elle est cruciale pour la santé publique: selon un récent sondage du British Medical Journal, quelque 11.000 professionnels de la santé ont estimé que l’assainissement était la plus importante avancée médicale obtenue depuis 1840, avant les vaccins et l’anesthésie.

    La diarrhée est la deuxième cause de décès chez l’enfant dans les pays en développement.

    Or, encore à notre époque, 41% de la population mondiale n’a pas accès à des toilettes « convenables » selon la définition de l’ONU, c’est-à-dire sans contact entre l’homme et les eaux usées.

    Outre la santé, l’absence de toilettes a des conséquences en matière de sécurité: femmes et enfants sont exposés au harcèlement ou aux agressions sexuelles s’ils doivent sortir de chez eux la nuit à la recherche d’un petit coin isolé.

    Conséquences aussi en matière d’éducation: lorsque dans les écoles garçons et filles partagent les mêmes sanitaires, ces dernières sont souvent obligées de mettre fin à leur scolarité une fois arrivées à la puberté.

    Des progrès ont été accomplis au cours des dernières années: entre 1990 et 2004, 1,2 milliard de gens ont pu accéder à un assainissement amélioré, mais près de 2,6 milliards d’humains n’ont toujours pas de toilettes chez eux.

    En 2015, ils devraient être encore 2,4 milliards, alors que l’objectif de développement du millénaire était de ramener ce chiffre à 1,8 milliard.

    L’éducation et la réponse aux souhaits des intéressés sur le terrain doivent être désormais à la base du travail des Etats, ont souligné les Nations unies.

    « Dans le monde entier, les gouvernements ont suivi de mauvaises approches », observe Jon Lane, directeur exécutif du Conseil de concertation pour l’approvisionnement en eau et l’assainissement. Par dirigisme, « ils ont construit des toilettes pour des gens qui n’en voulaient pas et les ont transformées en garages à vélos ou en étables ».

    Le débat sur la privatisation des services d’assainissement a également fait perdre beaucoup de temps, a-t-il estimé. « Les multinationales qui étaient censées investir dans le secteur des services publics ne viennent pas dans les pays en développement tout simplement parce qu’elles ont des impératifs de rentabilité », a souligné M. Lane.

    Au total, l’OMS a calculé que dépenser un dollar dans l’assainissement permet d’en récupérer 9,1 en moyenne. La flambée de choléra au Pérou en 1991 a ainsi coûté 800 millions de dollars, soit beaucoup plus que les sommes qui auraient suffi à améliorer l’assainissement des bidonvilles et éviter une telle épidémie.


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  • Substances toxiques dans nos veines


    Source : Le Canard Enchaîné

      Au printemps 2004, l’ONG écolo WWF voulait attirer l’attention sur toutes les cochonneries chimiques qu’à notre insu nous absorbons. L’opération Détox consistait a demandé à 39 députés européens de se laisser prélever quelques gouttes de sang au creux du bras. Bilan : une moyenne de 41 produits chimiques par député.

      Petits bouts de télévision (retardateurs de flammes bromés), parcelles de poêle antiadhésive (PFOA), miettes de tongs (phtalates) ou débris des cinq fruits et légumes par jour (pesticides) : on trouve de tout, chez les élus. Les retardateurs de flammes perturbent le développement du cerveau. Le PFOA est classé cancérigène probable aux Etats-Unis. Les phtalates sont toxiques pour la reproduction. Les pesticides sont soupçonnés des méfaits les plus divers [NDLR : Avec les additifs alimentaires...] allant du cancer à une baisse de la fertilité. Et puis il y a toutes ces autres molécules dont on ne sait presque rien. 

      Pour 99% des 100 000 substances chimiques mises sur le marché depuis un siècle, les données de toxicité sont « rudimentaires » -- ce qui est embêtant. [NDLR : Ce qui signifie qu'on connait à peu près que dalle sur 99% des trucs chimiques qu'on nous fait bouffer ou dont on nous environne...]

      Quatre ans après l’opération Détox, on commence tout juste à rectifier le tir. La réglementation européenne sur les produits chimiques (Reach) est en place depuis juin 2008. L’enjeu : rattraper ces décennies d’incurie et contraindre les industriels à répertorier et à tester leurs substances. Mais le processus s’échelonne jusqu’en 2018. En attendant, personne n’a la moindre idée du nombre de polluants que contiennent les Français.

      Pour en avoir le coeur net, on peut éventuellement demander un prélèvement sanguin à son médecin. Un taux de plomb ? facile. Prévoir une quinzaine d’euros. Sinon, autant se lever de bonne heure pour dégotter un laboratoire capable de mesurer les taux de polluants ordinairement très faibles. En France, la toxicologie est un secteur tellement désolé que les organismes de recherche publics doivent envoyer certains de leurs échantillons à l’étranger : les dosages de pesticides et de phtalates en Allemagne, ceux de mercure au Canada.

      Sans compter que les analyses, qui se font par familles de produits, coûtent un oeil. Prenons les PCB, dont sont truffés les poissons du Rhône et de la Seine. Comme ils sont 209, on mesure en moyenne 7 PCB indicateurs, plus les 12 PCB de type dioxine les plus indicatifs. 200 Euros le lot. Tant qu’on y est, prenez aussi les dioxines : elles ont le même genre d’effets. Entre 100 et 200 Euros. Ah… la Sécu ne rembourse que le plomb. Pas grave ! Personne ne sait vraiment à partir de quelle dose ces polluants peuvent poser problème…

      Et si les pouvoirs publics se préoccupaient de la composition réelle de notre sang, tout bonnement ? En Europe, plusieurs pays, y compris la petite République tchèque, possèdent des programmes de « biosurveillance ». Les Allemands, par exemple, ont ainsi pu constater que les trois quarts de leurs enfants avaient des taux de phtalate bien supérieurs aux seuils nocifs. Et on ne parle même pas des Etats-Unis, qui cherchent dans leur population la présence de pas moins de 148 polluants.

      La France, elle, est à la ramasse. Alors, quand le ministère de la Santé accueille, début novembre et en grande pompe, un colloque sur la biosurveillance, forcément, ça ricane un peu dans les travées. Singulièrement insensible à la problématique, la France n’a jamais été fichue de mettre en place une enquête de grande ampleur.

      Mais le flegme et la paperasse n’ont pas réussi à dissoudre toutes les bonnes volontés. De hardis chercheurs spécialisés dans divers domaines planchent depuis des années pour mettre en place l’une des plus importantes enquêtes au monde. L’Etude Longitudinale Française depuis l’Enfance (ELFE) a pour ambition de suivre 20 000 nouveaux-nés jusqu’à l’âge adulte. Des prélèvements devraient être faits chaque année, en commençant par le sang du cordon ombilical. Une occasion exceptionnelle de faire le lien entre l’exposition à des polluants environnementaux et l’apparition des maladies. Avec, notamment, cette question en arrière-fond : Dis, papa, comment on fait les cancers ?

      Cela vaut bien 26 millions d’euros pour les six premières années d’étude. Les ministères ont assuré le financement pour 2009; mais font mine de ne pas comprendre que l’étude ne peut pas démarrer s’il s’agit de mendier les crédits d’une année sur l’autre. Les 60 équipes de recherche sont suspendues à ces tergiversations bureaucratiques. [NDLR : Et un paquet d'industriels sans scrupules se frottent les mains]


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  • Des panneaux solaires en sable au Sahara

    Source : http://www.slate.fr/lien/32865/panneaux-solaires-electricite-sable-sahara

    Vous pensez encore que le Sahara n'est qu'une vaste étendue inutile de sable brûlant? C'est que vous n'avez pas autant d'imagination et d'éco-attitude que Hideomi Koinuma. Ce chercheur de l'université de Tokyo mène un projet d'installation de centrale photovoltaïque dans le plus grand désert du monde, en partenariat avec des universités algériennes, le «Sahara Solar Breeder Project».

    D'après DigInfo, ces panneaux devraient fournir «la solution absolue pour le plus gros problème de l'humanité au XXIe siècle –notre dépendance aux ressources énergétiques non-renouvelables». Rien que ça.

    L'idée du solaire dans le Sahara n'est pas nouvelle, mais là où le projet innove, c'est qu'il prévoit d'utiliser le sable pour fabriquer les panneaux. Concrètement, il s'agit de transformer le silicium (le deuxième élément le plus abondant sur terre après l'oxygène) en silice, de l'oxyde de silicium. Avec ce matériau, quelques premières centrales fabriqueront des panneaux photovoltaïques, qui fourniront assez d'électricité pour tourner et construire encore plus de centrales.

    A leur tour, les nouvelles centrales permettront de fabriquer encore plus de panneaux, et de construire ainsi encore plus d'usines afin d'implanter encore plus de panneaux, etc. Les centrales seront toutes reliées entre elles via des tuyaux réfrigérés afin d'acheminer l'électricité sur près de 500km.

    Cette vidéo de Dig Info explique exactement le processus:

    Le projet se donne pour but de fournir la moitié de la demande mondiale en électricité d'ici 2050, via des sources d'énergie renouvelables. Mais Ben Jervey explique sur Good que cet objectif est assez exagéré:
     

    «[Les responsables du projet] prévoient que ces centrales sahariennes produisent 100 gigawatts [par an], ce qui n'approche même pas de loin la moitié de la demande mondiale. Ceci dit, la production de ces panneaux solaires n'a rien de ridicule, puisqu'elle représenterait tout de même plus de 50 fois celle du barrage d'Assouan, qui approvisionne en énergie une bonne partie de l'Egypte.»

    Le bon côté, c'est qu'il y en a à revendre, du sable, au Sahara, et que les frais de transport seraient moindres. A terme, le projet ne devrait coûter «que» 1,1 million de dollars. Mais il s'agit d'un défi technique, puisque le processus de fabrication est très délicat, d'après Hideo Koinuma lui-même. Enfin, construire des usines au milieu du désert les expose à des tempêtes de sables, et autres soucis d'approvisionnement en eau.


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  • De l'énergie avec des algues ?

    Source : http://www.mobilite-durable.org/actualites/fil-infos/energies-renouvelables-et-transports-rouler-aux-algues.html

    Le pétrole de demain est peut-être en train de voir le jour. Le principe : convertir le CO2 en énergie grâce aux algues…

     

    Une équipe de chercheurs français et espagnols met actuellement au point une nouvelle génération de combustible, produit à base de CO2, de micro-algues, et de lumière du soleil.

    Le procédé exploite la photosynthèse, en reproduisant de façon accélérée le processus de formation du pétrole. Les algues, stockées dans de grands tubes exposés au soleil, sont alimentées par du CO2 puis filtrées, pour obtenir une biomasse (matière organique produisant de l’énergie par combustion).

    Le « Blue Pétroleum » ainsi obtenu est particulièrement dense et calorifique, et peut être utilisé comme un pétrole classique.

     

    Une solution miracle pour remplacer l’énergie fossile ?

     

    Bio Fuel Systems, qui pilote le projet, décrit ce nouveau combustible comme à la fois propre, inépuisable et économique, en un mot : durable.

    L’un des grands atouts de cette technologie est qu’elle repose sur l’absorption de la pollution industrielle. A terme, dans l’usine BFS,  quelques 450.000 tonnes de CO2 seront traitées chaque année, dont 200.000 tonnes qui seront définitivement éliminées.

    Le Bio Pétrole Bleu permet également de réduire les émissions liées au transport : pour chaque baril produit, la quantité de CO2 rejetée lors de la combustion est presque deux fois inférieure à celle d’un combustible classique.

    Bien-sûr, la commercialisation devra attendre quelque temps : la production industrielle de ce pétrole aux algues devrait prendre entre 5 et 10 ans.

     

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